mercredi 14 septembre 2016

Les migrants, l'Union Européenne et les hotspots
mercredi 14 septembre 2016

Les hotspots ? Ils sont devenus des « centres détentions », selon les mots du Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU. Installés en Grèce et en Italie sur ordre de l'UE, ils doivent enregistrer et sélectionner les migrants (les réfugiés, qui peuvent rester, et les « migrants économiques » qui sont rapatriés dans leur pays d'origine) ; ils empêchent dorénavant les migrants de circuler à leur guise (ce qu'ils pouvaient encore faire il y a peu) : les migrants sont détenus dans ces camps jusqu'à ce que leur demande d'asile soit traitée.

Diverses agences européennes aident à leur gestion (et donc au tri) : Europol, l’agence de coopération policière ; Eurojust, pour la coopération judiciaire ; Frontex, l’agence européenne pour les frontières ; Easo, le Bureau européen d’appui en matière d’asile. Des agences à la hauteurs des pires moyens de répression européens. Un exemple : Frontex est une agence qui se situe elle-même « au-delà des droits et des lois » dont le rôle affirmé est de refouler les migrants, récupérés en mer notamment. Elle doit être remplacée... par une nouvelle agence aux moyens renforcés.


jeudi 8 septembre 2016

Genève I, II, III
jeudi 8 septembre 2016

Parler entre personnes « respectables », quand le peuple syrien est exterminé par le régime de Assad, voilà comment résumer les « négociations de Genève », I, II et III. Ces négociations ont eu lieu sous l'égide de l'ONU, en 2012 (Genève I), en 2014 (Genève II) et en 2016 (Genève III) et ont réuni des membres de l'opposition et du régime, afin de trouver une « solution politique ».

Les négociations actuelles de Genève III ont connu trois séries de rencontres depuis janvier 2016. La première série, ouverte fin janvier, a été interrompue très brutalement car le régime et les Russes en profitaient pour intensifier les frappes sur Alep, la deuxième série a duré 10 jours en mars sans avancées substantielles, la troisième ouverte en avril a assez vite été interrompue car, à nouveau, le régime en profitait pour intensifier les bombardements. Une quatrième série de rencontres devrait s'ouvrir.

Pendant ce temps les bombardements, sièges, emprisonnements politiques et tortures se poursuivent. Sous les regards à peine critiques des « grandes puissances » qui se satisfont de la situation. En effet, les États-Unis, comme la France, ont toujours souhaité que le régime syrien reste bien en place, mais aujourd'hui ils affirment ouvertement qu'Assad doit aussi rester encore un « certain » moment. C'est là que réside la différence entre Genève I, II et III. Lors de Genève I et II, Assad devait partir (mais le régime rester en place). Lors de Genève III, Assad doit rester encore un peu (et le régime encore plus). Le signal donné à Assad est clair : blanc-seing pour l'extermination de la révolution syrienne. Par petits coups espacés, c'est mieux qu'en une seule fois, car alors cela fait trop de sang et cela se voit un peu trop.