mercredi 10 septembre 2014

FERGUSON, une révolte sur fond de lutte de classes
mercredi 10 septembre 2014

La révolte qui a secoué Ferguson pendant plus de 10 jours, montre que les mobilisations, aux États-Unis, cherchent de plus en plus à se situer sur un terrain de classe.

Si le combat des Noirs, dans les années 50-60, a permis un recul de la ségrégation officielle et l’acquisition de droits civiques identiques à ceux des Blancs, les Noirs constituent toujours aux États-Unis la frange de la population la plus soumise au racisme policier et à la discrimination économique et sociale. En 2008, l'arrivée au pouvoir d'Obama avait suscité un espoir chez nombre d'Américains ; l'espoir notamment d'une Amérique post-raciale. Huit ans plus tard, l'illusion a pris fin pour une très grande part de la population. Pour nombre de travailleurs, les conditions d'existence se sont dégradées, avec notamment l'ouverture de la crise économique en 2007, la privatisation des écoles publiques.

La révolte de Ferguson, suite au meurtre, par un policier, d'un jeune homme non armé, Michael Brown, concentre en elle-même de nombreuses colères : colère contre le racisme policier qui traite les Noirs comme des sous-hommes, contre les mensonges policiers, contre l'impunité banalisée des policiers, contre la répression de mouvements pacifiques, contre        les traitements médiatiques partisans de la police...

Cette révolte n'est pas une révolte des Noirs contre les Blancs, ni des « jeunes » contre les « vieux ». C'est une  révolte des pauvres, quel que soit leur âge ou la couleur de  leur peau, contre des institutions (policières, juridiques,..) et en toile de fond contre un système économique. Une révolte également contre le discours, de la bourgeoisie noire et blanche, qui vise à  expliquer que les pauvres seraient responsables de leur misère, utilise le racisme pour diviser les travailleurs, prétend que le racisme à Ferguson ne serait qu'un « malentendu »,  pour cacher qu'il s'agit avant tout d'un combat de classe.



mardi 9 septembre 2014

ARTISTES et ECRIVAINS en solidarité avec FERGUSON
mardi 9 septembre 2014

Pour ces derniers, les blessures en cours, « infligées à la classe ouvrière et aux Afro-américains pauvres », à Ferguson notamment, ne sont pas un malentendu, « un reliquat des jours anciens ».

« Ce ne sont pas seulement de vieilles blessures. Ce sont de nouvelles blessures. Les blessures n'ont jamais cessé». Les meurtres des Afro-américains et autres gens de couleurs sont liés au « racisme institutionnel qui imprègne tous les aspects de la société ». La pauvreté des Afro-Américains n'est « PAS du(e) à des défaillances personnelles ou morales. C'est le produit du racisme des Américains blancs, des politiciens et des élites dirigeantes ». (déclaration du 19 août 2014)

lundi 8 septembre 2014

Tous des nantis... sauf les patrons !
lundi 8 septembre 2014

Après les cheminots, les intermittents, les marins de la SNCM, c'est au tour des pilotes d'Air France de se faire traiter de nantis. Nantis, car ils refusent d'être mis en concurrence au sein de leur groupe Air France, ce qui entraînerait une baisse de salaire et une dégradation de leurs conditions de travail.

Concrètement, ils refusent qu'Air France transfère certains de ses vols sur sa filiale low cost Transavia France, jusqu'alors peu étendue ; filiale dont le personnel naviguant a des salaires moindres et doit accepter une plus grande fréquence de vols. Ils refusent également qu'Air France ouvre des entités européennes, comme au Portugal, en Espagne, sous le nom de Transavia...et avec des contrats locaux, donc moins avantageux que ceux d'Air France ; bref, une sorte de délocalisation !

Débutée ce lundi 15 septembre, cette grève est la plus forte depuis 1998 (elle dépasse 4 jours). Et elle est massivement suivie. N'en déplaise à la direction qui truque (étrange?!) les chiffres.

Répression : l'union nationale

Interdictions de manifestations cet été : l'UMP a applaudi.

Vote le jeudi 18 septembre d'une loi liberticide, au nom de la lutte contre le terrorisme : l'UMP a encore applaudi (et voté).

Cette loi permet de considérer comme criminel un individu qui n'a RIEN fait, mais qui AURAIT eu des intentions ! S'il existe des  « raisons sérieuses », un individu pourra être interdit de sortie du territoire. La loi crée aussi un nouveau délit d'entreprise terroriste individuelle, au contour très flou : « est-ce que posséder un couteau de cuisine et “L’Insurrection qui vient” suffit à caractériser l’intention terroriste ? » a posé comme question une député. Outre la neutralisation des sites Internet « incitant au terrorisme ou en faisant l’apologie » qui a sucsité moult débats, les policiers auront le droit d’infiltrer sous pseudonyme des échanges électroniques. Au nom de la  « sécurité », c'est une nouvelle atteinte aux libertés.

Ah oui, et est-ce aussi au nom de la sécurité que l'Algérien Abdelhak Goradia est mort cet été lors de son expulsion ?

dimanche 7 septembre 2014

Une valse à trois temps : Valls I, Valls II... et ?
dimanche 7 septembre 2014

Non, non, vous n'avez pas rêvé, Sarkozy a bien été chassé du pouvoir. Mais depuis deux ans, Hollande, inlassablement, poursuit les mêmes réformes, taillées pour satisfaire le patronat.

Face à cette politique, un premier couperet est tombé via les urnes, en mars, lors des élections municipales. La réponse? Un nouveau gouvernement : ce sera le gouvernement Valls Premier. Valls l'ultra droitier du PS. Valls largement écrasé en 2011 au sein du PS, lors des primaires. Valls nommé pour défendre plus férocement que jamais les intérêts du patronat.

Mais les travailleurs ont résisté : les grèves de la SNCF, de la SNCM, des intermittents, le boycott par les directions syndicales de la Grande Conférence sociale en sont des révélateurs. Résistance qui s'est répercutée dans le PS.

En août, face à la stagnation économique qui perdure, le patronat annonce : « il faut accélérer les réformes »...et Hollande et Valls premier aussitôt d'annoncer « il faut accélérer les  réformes » !

C'est alors que le ministre Montebourg dit un mot de trop. Celui-ci est débarqué, avec deux autres ministres. L'ultimatum est clair, soit les socialistes serrent les rangs autour de Valls, soit l'Assemblée sera dissoute. Tel est le fonctionnement anti-démocratique de la Vème République. Mais au-delà du PS, le gouvernement de Hollande-Valls II exerce un chantage sur l'ensemble des travailleurs : soit vous acceptez nos réformes, soit nous dissolvons l'Assemblée, et vous aurez en retour l'UMP et le FN.

Ce gouvernement Valls II, comme bien des partis (PG, PC …), passe soigneusement sous silence qu'il y a une majorité au Parlement qui pourrait (si la mobilisation les y contraignait) cesser de courber la tête et décider de ... gouverner, en choisissant elle-même son gouvernement qui satisfasse les renvendications des travailleurs.

Quant aux syndicats s'ils critiquent tant ce gouvernement, pourquoi ne cessent-ils pas de "négocier" avec ce gouvernement ? Le 16 septembre, Valls a obtenu la confiance pour son nouveau gouvernement, à une courte majorité de 12 députés (on ne compte pas les abstentions). Mais rappelons que, en outre, 53 députés se sont abstenus, dont 31 sont PS. Le nouveau gouvernement Valls II n'est pas si solide que cela. Notre détermination ne peut en être que plus forte, pour le troisième temps : Valls I, Valls II, ...et sort !

samedi 6 septembre 2014

Brésil : après la Coupe du monde
samedi 6 septembre 2014

La Coupe du Monde au Brésil aura-t-elle permis d'améliorer le quotidien des Brésiliens ? Que nenni. Au contraire, de nombreuses coupes, budgétaires quant à elles, ont eu lieu dans la santé, à l'école et de nombreuses familles ont été déplacées. Tout cela, pour répondre aux exigences de la FIFA et de la Coupe du Monde. Le gouvernement s'est ainsi mis au service des multinationales qui ont investi dans l'industrie des loisirs et ainsi dilapidé l'argent public.
Les Brésiliens ont toutefois résisté. Alors, le gouvernement n'a pas hésité à sortir l'armée : intervention de l'armée dans le déplacement des familles, dans la répression des manifestations, assortie de lois pour réprimer plus facilement les droits des citoyens.

Confronté à de nombreuses grèves, le gouvernement de l'Etat de Sao Paulo a notamment décidé, à l'approche du mondial, de déclarer la grève du métro illégale. Cette grève qui a reçu un réel soutien de la population, s'est soldée par le licenciement de 48 travailleurs. Mais les mobilisations au Brésil continuent, sur un fond de réogranisation syndicale, comme l'a souligné la grève des chauffeurs de bus en mai, en rébellion contre leurs directions syndicales.
Entrée en récession au premier semestre 2014, l'économie brésilienne fait grise mine.

Une telle situation ne peut qu'exacerber la lutte des classes ; tandis que de nouvelles affaires de corruption ajoutent un peu de poudre sur le feu. Les élections du mois d'octobre (dont l'élection présidentielle) s'annoncent plus difficiles que prévues pour l'actuelle Présidente Dilma Rousseff, et pour son parti, le Parti des travailleurs.




vendredi 5 septembre 2014

Palestine et répression
vendredi 5 septembre 2014

Après avoir bombardé Gaza cet été (plus de 2000 morts en 2 mois), voilà qu'Israël en a rajouté fin août en annonçant qu'il s'approprierait  400ha supplémentaires en Cisjordanie. 

Bombardement, expropriation des Palestiniens sont malheureusement récurrents depuis la création d'Israël.

Et si certaines organisations, comme le PCF, appelaient aux manifestations cet été, on peut "s'étonner" de voir leur  dirigeant, comme Pierre Laurent, expliquer que "Israël se targue avec raison d'être une démocratie" (le 22/07).

Une telle duplicité laisse la voie ouverte au gouvernement français pour réprimer ceux qui en France critiquent l'Etat d'Israël, comme l'ont montré l'interdiction de deux manifestations et l'inculpation du militant Alain Pojolat (qui avait déposé les déclarations de  manifestation). Répression aussi dans d'autres pays comme aux Etats- Unis : le milieu universitaire est très mobilisé  pour demander la réintégration d'un enseignant (Steven Salaita), viré le mois où il devait prendre un poste permanent à l'université de lIllinois (UIUC) ; viré pour ses critiques formulées à l'égard de l'Etat d'Israël.

jeudi 4 septembre 2014

Kalchnikovs hollandaises pour détruire le métier d'enseignant
jeudi 4 septembre 2014

En cette rentrée de septembre, le gouvernement a publié des textes qui remettent fondamentalement en cause le métier d'enseignant (et d'enseignant-chercheur), de la maternelle à l'Université.

Le décret Peillon dans le secondaire permet de transformer, dès la rentrée 2015, les enseignants en travailleurs « multi-tâches » : leur supérieur hiérarchique pourra leur imposer nombre de « missions liées » qui se feront au détriment de la préparation des heures d'enseignement. Déjà dans certains collèges, des enseignants se sont vu ajouter des heures de « concertation » à leurs heures d'enseignement.

A l'Université, le décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs rend leur service annuel d'enseignement modulable : ils pourront  « choisir » d'augmenter leur nombre d'heures d'enseignement. Ce « choix » sera fait avec, sur la tempe, le flingue du président de l'Université. A eux ensuite de choisir s'ils bâclent leur recherche, ou la qualité de leurs enseignements.

Quand aux professeurs des écoles, ils subissent de plein fouet les pressions exercées par les communes dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires ; les directeurs d'école notamment seront contraints à collaborer avec les pouvoirs locaux (collectivités territoriales), les associations...

mercredi 3 septembre 2014

Chars lourds, salaires légers
mercredi 3 septembre 2014

Après avoir regardé la révolution pacifique, surgie en Syrie en 2011, être écrasée par Bachar al-Assad et ses sbires, être prise à revers par les tueurs de l'EIIL, voilà que les impérialismes,  américain et français notamment, ont décidé d'intervenir militairement en Irak, voire en Syrie.

S'agit-il pour eux de défendre une quelconque révolution ? Que nenni. Ils interviennent car ils ont le dos au mur, obligés d'éliminer l'alien qu'ils ont regardé grandir, l'EIIL. Car ils estiment que aujourd'hui ces djihadistes menacent leurs intérêts.

De même en Ukraine ont-ils regardé une révolution qu'ils n'avaient pas voulue. Puis ils ont brandi quelques sanctions économiques lorsque Poutine a engagé son opération contre-révolutionnaire en annexant la Crimée, et en envoyant ses hommes dans la région de Donetz. Et nombre de grands patrons français et allemands protestent contre ces sanctions qui lèsent leurs intérêts. Finalement, ce n'est que ce 3 septembre qu'Hollande a suspendu la livraison du premier navire de guerre Mistral promis à Poutine, après des mois de pressions européenne et américaine. Hollande ne le voulait pas ; il n'y avait pas intérêt. Et Mélenchon et Marine Le Pen ont protesté contre le report de cette livraison.

Une chose est sûre : les interventions des impérialistes n'ont pour objectif que de sauver et protéger leurs intérêts. Sûrement pas les révolutions.

En attendant l'industrie de l'armement français défendue par  Hollande, Mélenchon et Le Pen, se porte à merveille. Année historique que 2013, avec plus de 6 milliards de bénéfices (et près de    40% des commandes conclus avec des pays du Golfe et l'Arabie     Saoudite....). Mais chuuut ; la seule chose que l'on nous demande,  de ce côté-ci de la Méditerranée, c'est de nous taire et de nous
serrer la ceinture.

mardi 2 septembre 2014

Le FN, « ami » de Bachar al-Assad et de Poutine
mardi 2 septembre 2014

Marine Le Pen  expliquant qu'« on ne peut pas trouver de solution en Ukraine sans que les Russes soient autour de la table » (ce 4 septembre sur RTL), son père saluant le « sans-faute » de Poutine, suite à l'annexion de la Crimée... Pour sûr, ce n'est pas « le droit d'un peuple à disposer de lui-même » que défend le FN, mais le droit à étouffer toute révolution, comme ici en Ukraine par annexion de la Crimée et intervention de l'armée russe ... avant que cette révolution ne se propage.

Et pour la nièce, Marion Maréchal-Le Pen, le régime de Bachar, bien qu' « éminemment critiquable », a le mérite de « préserver relativement le droit des femmes ». Un régime qui utilise massivement le viol, afin de terroriser la population et la briser moralement ?

Et inlassablement le FN accuse les immigrés de vivre « aux crochets des Français ! » (sic), alors que ce  sont les patrons français  qui vivent « aux crochets » des travailleurs,immigrés inclus.

En France comme à l'étranger, le FN se place aux côtés du patronat et aux côtés de la contre-révolution. Combattre le FN, c'est combattre son discours xénophobe et ultra conservateur, maquillé de prétentions « sociales » (réservées aux « nationaux ») ; c'est également combattre en défense de la révolution   syrienne et contre la livraison d'armes par le gouvernement français à Poutine.