mercredi 29 juin 2016

Revenu de base inconditionnel
mercredi 29 juin 2016

Pour le patronat, il faut augmenter le temps de travail, et pour les salariés, il faut une baisse du temps de travail (à salaire égal) et un taux de chômage nul. Comment le patronat peut-il faire accepter le chômage aux travailleurs ? Une solution : le RBI (Revenu de Base Inconditionnel). L'idée est de remplacer toutes les prestations sociales par un revenu (et non salaire), versé dès la naissance à tout individu, et jusqu'à sa mort. Un très bon moyen pour diviser la masse des salariés en deux : d'un côté des salariés qui bosseront 40 à 50h par semaine pour gagner plus que le RBI, et de l'autre des salariés travaillant par intermittence, précaires, qui survivraient grâce au « filet de sécurité » du RBI. 

Un très bon moyen pour disloquer le principe des cotisations sociales et d'en finir avec les revendications qui unifient tous les salariés. Un très bon moyen aussi pour faire accepter l'idée que le chômage « c'est normal » (mais pas grave, puisqu'il y a le RBI) soutenu par de beaux discours économiques : c'est automatisation, le numérique... qui créent le chômage ! Et non l'organisation capitaliste du travail. Car si on dit que c'est l'organisation capitaliste du travail qui crée le chômage... alors cela veut dire qu'une autre organisation du travail est possible. Et vous l'avez compris, de cela, le patronat n'en veut pas !

dimanche 26 juin 2016

Euro et… cohésion nationale
dimanche 26 juin 2016

L'Euro 2016 se dispute en France du 10 juin au 10 juillet.
 « Ce sera une grande fête du football, une chance donnée à la nation » clamait François Hollande dès septembre 2014. Et en mai 2015 : « Le sport est déjà une valeur, c’est un ensemble de règles, de disciplines qui méritent le respect (…) Le sport est aussi une conception du monde et de la vie en commun ; c’est l’acceptation de la compétition, de la concurrence, elle fait partie de la vie ».

Mettre cet événement au service de la croissance et de l'attractivité de la France, promouvoir les valeurs du sport… tout cela est fortement entretenu par le Ministère de l’Éducation nationale, celui de la Jeunesse et des sports qui écrit que l'Euro  « permettra de contribuer à la cohésion nationale en favorisant la participation de tous, sur l’ensemble du territoire dans un esprit festif » !

Développer la confusion entre l’activité physique et le « sport », faire croire à un monde apolitique dans lequel s'impose la loyauté, la solidarité… Voilà qui tombe à pic pour masquer la violence qu'impose l'exploitation du travail salarié, le maintien du mode de production capitaliste… et tenter de nouvelles mesures liberticides.

mardi 21 juin 2016

CPA
mardi 21 juin 2016

Le 30 mai, le responsable de la CGT, P. Martinez participait face au secrétaire général de la CFDT, L. Berger au  Grand Débat sur RTL. L. Berger se félicite du Compte personnel d'activité (CPA). P. Martinez répond : « Le CPA, tu sais très bien que la CGT est d'accord », « nous ce qu'on lui reproche, c'est qu'il n'y a pas grand-chose de nouveau (…) ce qu'on souhaite, c'est une véritable sécurité sociale professionnelle, c'est à dire des droits attachés à la personne, mais qui vont bien au-delà de ça ». Et P. Martinez propose de ré-ouvrir les négociations avec le gouvernement.

Rappelons que la sécurité sociale a été arrachée comme un droit collectif des salariés. Les contre-réformes qui la transforment peu à peu selon les principes de l'assurance individuelle conduisent à sa destruction. De même, le CPA est un outil d'individualisation des droits pour détruire les droits collectifs.

samedi 18 juin 2016

Un puissant mouvement spontané, mais entravé
samedi 18 juin 2016

Le 17 février,  la « fuite » du projet de loi Travail montre que les fondements du Code du travail sont menacés. Les réactions se multiplient. Les dirigeants syndicaux s’indignent… mais ils connaissaient depuis des mois ce projet car ils avaient participé aux discussions préparatoires (et quasi tous signé une position de soutien à l'un des aspects majeurs de ce projet, le CPA).

Surgit une puissante mobilisation spontanée, qui s'exprime par une pétition lancée le 19 février, et dans les syndicats. Mais les directions nationales freinent toute réaction, n’exigeant pas le retrait du projet. 

Le 25 février, le dialogue reprend entre gouvernement et syndicats. Le même jour, une vingtaine d’organisations de jeunes appellent au « retrait complet du projet de loi » , et « à une première journée d’actions le 9 mars ». 

Les dirigeants syndicaux se rallient à cet appel et demandent désormais le « retrait » du projet.  Le 9 mars, il y a des centaines de milliers de manifestants, davantage encore le 31 mars. Durant quatre mois, la mobilisation se poursuit, mais enserrée dans le cadre des journées d’action. Les obstacles sont nombreux : répression policière, manœuvres du gouvernement, poursuite du dialogue social par les directions syndicales (comme dans la fonction publique, sur le CPA)...

Ce que refusent ces directions, c’est d’isoler le gouvernement en boycottant toutes les concertations en cours ; c’est que lui soit infligée une défaite majeure.
À partir du 1er  mai, les dirigeants ont cessé de revendiquer le « retrait » du projet de loi. Et Philippe Martinez propose de « s’appuyer »… « sur des éléments qui existent dans la loi… par exemple (…) le CPA ». Alors que grèves et blocages ont rebondi en mai-juin, une impérieuse exigence demeure: assez de dialogue social ! Boycott de toutes les concertations !

dimanche 5 juin 2016

Hama : révoltes de prisonniers politiques
dimanche 5 juin 2016

Le lundi 2 mai 2016, des prisonniers politiques de la prison de Hama empêchent le transfert de 5 des leurs vers la prison de Saydnaya en attrapant une dizaine de policiers venus chercher les détenus. Les 850 prisonniers politiques prennent alors le contrôle de presque toute la prison de Hama (dont la boulangerie et la cuisine). 

Le régime ne tarde pas à répliquer en donnant un premier assaut de la prison, avec utilisation massive de gaz lacrymogène, blessant plusieurs prisonniers. Mais le lendemain les prisonniers politiques contrôlaient toujours la majorité des secteurs de la prison. Les négociations n'aboutissant pas, un nouvel assaut est donné le mercredi, puis le samedi, mais ils échouent : les prisonniers ont pris soin de médiatiser leur révolte, et les pressions internationales sont fortes.

Le 10 mai, le régime acceptait la libération de tous les prisonniers politiques, de façon perlée. Mais très peu de prisonniers sont effectivement libérés. À la fin du mois de mai, une nouvelle révolte a lieu ; les prisonniers prennent de nouveaux des otages (mais ne gardent que le chef de police) afin que le régime exécute sa promesse. En réponse le régime fait le siège de la prison. Le lundi 31 mai, cela faisait trois jours qu'ils étaient privés d'eau et de nourriture.