lundi 4 juillet 2016

Mexique, des balles pour faire passer une réforme du système éducatif
lundi 4 juillet 2016

Ce dimanche 19 juin, la répression du mouvement contre la Réforma Educativa au Mexique a fait une dizaine de morts à Nochixtlán, dans le Sud du Mexique. Après avoir nié l'usage d'armes à feu par la police, le gouvernement a changé sa version, évoquant la présence de groupes armés inconnus parmi les manifestants. Ce qui est démenti par tous les témoignages.

L'attaque a été effectuée par la police fédérale et le ministère de la Sécurité publique d'Oaxaca : le 19 juin au matin, plus de 800 policiers sont arrivés au niveau d'un barrage d'une autoroute organisé depuis plusieurs jours par des manifestants. Ce barrage visait notamment à empêcher la police de se rendre dans la ville d'Oaxaca pour défaire un campement. Les gaz lacrymogènes et tirs de flashball ont cédé la place aux tirs avec des armes à feu faisant une dizaine de morts (dont un professeur, un collégien, un étudiant, des travailleurs), plusieurs dizaines de blessés. Plusieurs personnes ont par la suite été détenues et d'autres sont portées disparues.

Cette violente répression s'inscrit dans le cadre d'une répression généralisée organisée par le gouvernement d’Enrique Peña Nieto contre le mouvement des enseignants qui a pris un nouvel essort depuis le mois de mai. Les enseignants demandent notamment l'abrogation de la Reforma Educativa votée en décembre 2012. Cette réforme vise, entre autres, à allouer des fonds aux écoles en fonction de leurs "performances" et à ouvrir l'école à des acteurs privés.

samedi 2 juillet 2016

Le Frente Amplio et la transition
samedi 2 juillet 2016

Uruguay 1973 : un coup d'état militaire réussit. S'en suit 12 années de répression féroce envers les militants ouvriers notamment, et la presse. La situation économique empirant, plusieurs grèves générales éclatent dans les années 1983-84, contraignant à l'organisation d'élections en mars 1985.  Le Parti Colorado, un parti bourgeois, arrive au pouvoir et fait adopter une loi d'impunité des crimes commis pendant la dictature. Cette loi est appelée loi de caducité. Sous la pression un référendum demandant l’abrogation de cette loi se tient en 1989, dans un contexte tendu et sous la menace d'un nouveau coup d'état : 54 % sont contre l’abrogation.

Suite à l'arrivée du Frente Amplio (regroupant notamment le PS et le PC et des groupes bourgeois) un nouveau référendum se tient, en 2009 : 52 % sont contre l’abrogation de la loi de caducité. En 2009,  Jose Mujica, un ancien Tupamaros qui a été emprisonné et torturé pendant la dictature, arrive au pouvoir (dans le cadre du Frente Amplio), et refuse d'abroger cette loi. Comme son parti qui se voulait révolutionnaire dans les années 70, il s'est fondu, après la dictature, dans le moule d'une transition qui a laissé l'appareil d'état en place, et se retrouve aujourd'hui au service de la bourgeoisie.