samedi 12 mars 2016

Politiques liberticides et anti-sociales
samedi 12 mars 2016

Les libertés démocratiques en France ?
Elles sont menacées par l'état d'urgence, sa constitutionalisation, une nouvelle loi renforçant les pouvoirs de la police... En parallèle, la politique étrangère du gouvernement français ne vise pas à soutenir ceux qui, dans d'autres pays, défendent les libertés démocratiques. Ainsi en Syrie, toutes les interventions étrangères, aux intérêts divers et parfois conflictuels, sont liées par une même volonté : interdire au peuple syrien qui s'est
soulevé pacifiquement en 2011 de décider de son propre avenir.

Le contexte social français ?
C'est la guerre menée contre les acquis sociaux, saluée par P. Gattaz, le responsable du Medef.

Cette radicalisation de la bourgeoisie se retrouve à l'échelle de l'Europe, en Pologne, par exemple. L'offensive de la bourgeoisie est liée à la crise, facilitée par l'absence de résistance organisée. Certes
des forces nouvelles peuvent surgir, comme Syriza en Grèce, et se faire porteur un temps durant des revendications, mais ces forces échouent si elles ne rompent pas avec la bourgeoisie, sur tous les plans.

vendredi 11 mars 2016

Les syndicats et les libertés démocratiques
vendredi 11 mars 2016

Il fallut de longues semaines pour que les directions syndicales se prononcent pour la levée immédiate de l'état d'urgence, il fallut de longs débats, et il fallut que des militants mettent en évidence le caractère liberticide des mesures prises par Hollande : ces mesures étaient aussi utilisées contre les militants qui n'avaient rien avoir avec le terrorisme, et les mesures qui se profilaient (la prolongation de l'état d'urgence, sa constitutionnalisation - avec celle de la déchéance de la nationalité française -, la réforme pénale) étaient liberticides.

Mais, cette position acquise n'est pas suffisante. Les directions syndicales doivent également cesser immédiatement de participer au comité de suivi de l'état d'urgence, participation qui ne peut que cautionner les mesures liberticides.

jeudi 10 mars 2016

Engagement civique... pour formatage général
jeudi 10 mars 2016

En ce doux mois de janvier, « l'engagement » fut le maître mot du discours de Hollande, à la jeunesse.

Concrètement ? Il s'agit de développer le parcours citoyen : « 300 heures d’enseignement moral et civique sur l’ensemble de la scolarité pour développer l’esprit critique » (sic !) validé dans le brevet ; puis le jour de ses 16 ans, chaque jeune recevra son « livret citoyen », qui « retracera l’histoire de tous ses engagements »... jusqu'à 25 ans ! Et comme ce parcours ne suffit pas, il faut que la journée de défense et de citoyenneté devienne une semaine entière, que le Service Civique accueille trois fois plus de jeunes par an (passant de 120 000/an à 350 000/an, soit la moitié d'une classe d'âge). Attention « il ne s'agit pas de stage et encore moins d'emploi », non, mais d'un simple travail plus ou
moins gratuit ; et l'employeur pourra vérifier, avant d'embaucher un jeune, sa capacité à réaliser ce travail servile.

Mais « l'engagement n’est pas simplement l’apanage de la jeunesse », il faut créer une « Réserve citoyenne », une armée de bénévoles désintéressés prêts à prêter main forte à tout moment. Rien n'est oublié, même pas la carotte financière, pour récompenser les plus « engagés » ; c'est le rôle du chantier « La France s'engage » ouvert en 2014 et qui doit être développé. Ainsi Hollande résumait-il, en ce doux mois de janvier, ses plans, déjà bien avancés, pour un engagement forcé des jeunes et moins jeunes au service de la patrie, au service de la bourgeoisie.

Savez-vous que sur ce projet les dirigeants syndicaux furent consultées ?

mercredi 9 mars 2016

Charité contre Sécurité sociale
mercredi 9 mars 2016

« Refondre l'architecture de la protection sociale » ? Une « réforme ambitieuse » est prévue par le gouvernement qui vise à détruire la Sécurité sociale telle que arrachée par les travailleurs en 1945. A l'époque, il avait été décidé que cette Sécurité sociale serait financée par les cotisations sociales (qui
sont une partie de notre salaire, mutualisé entre les différents travailleurs). Avec le projet actuel,
les cotisations ne serviraient plus qu'à financer (partiellement) les retraites, les indemnités
journalières, ainsi que l'assurance chômage.

Les autres "risques" couverts par la Sécurité sociale (famille, maladie) ainsi que la "lutte contre la
pauvreté" seraient financés par l'impôt. L’État aura donc l'entier contrôle de ce qui sera remboursé
(un petit « panier de soins solidaires », bref une obole). Cela ne suffit pas : les modalités d'indemnisations des chômeurs, des travailleurs en arrêt maladie (indemnités journalières) et le calcul
des pensions et retraites seront également revus... à la baisse.

dimanche 6 mars 2016

Contre le projet de loi el-Khomri, mobilisation !
dimanche 6 mars 2016

L'air picotait. Une pétition « loi travail : non merci ! » est lancée le 20 février. Virale, elle dépasse 200 000 signataires en 2 jours (700 000 seront atteints en 8 jours). En parallèle une vidéo « OnVautMieuxQueCa », est publiée sur youtube le 24 février ; virale également. Des succès qui reflètent la grogne et la volonté de combattre la politique du gouvernement Hollande-Valls.
Quant aux directions syndicales, elles publiaient le 23 février, un communiqué commun « unitaire »... avec notamment la CFDT, demandant non pas le retrait de la loi el-Khomri, mais seulement de certains articles.

Nombre de signaux alertaient bien, ces précédents mois, de la nocivité du projet de loi El Khomri de liquidation du code du travail. Parmi eux, les rapports Mahfouz (sur le Compte Personne d’Activité, qui est un livret ouvrier du XXIème siècle), Combrexelle (sur l'inversion de la hiérarchie
des normes : les décisions locales, d'entreprises primeraient alors sur la loi), Mettling (qui cherche à utiliser le numérique pour ficher et individualiser encore plus les droits des travailleurs). Mais les directions syndicales ont préféré "négocier".

Une des batailles à mener est ainsi d'exiger le retrait total du projet, et le refus de négocier avec un tel gouvernement.

samedi 5 mars 2016

« Toute liberté en art » !
samedi 5 mars 2016

2011, une explosion artistique jaillit au Moyen-Orient, dans le cadre des révolutions qui viennent d'éclore, après des années d'oppression et d'art officiel. Cinq ans plus tard, cette expression artistique est toujours très prégnante, malgré la féroce contrerévolution qui s'attaque aussi aux artistes.

Ce fut aussi le cas après la révolution de 1917 et l'explosion artistique qui s'en était suivi. Quelques années plus tard avec la contre-révolution, la bureaucratisation stalinienne en URSS et la montée du nazisme en Allemagne, la liberté de création artistique devint l'ennemi à abattre.

En France, il y eut alors le mouvement Dada, voulant libérer les esprits par l'art. Se développe ensuite
(avec André Breton en particulier) le mouvement surréaliste pour qui cette libération des esprits est liée à la révolution économique et sociale.

Au Québec, à la fin des années 40, des artistes lient aussi la liberté en art à la rupture politique et sociale. Un mot d'ordre, daté de 1938, résume ces idées :

« L’indépendance de l’art pour la révolution ;
la révolution – pour la libération définitive de l’art »

Réfugiés... à Calais ... en Turquie

Réfugiés... à Calais...

Fin janvier, en bordure de la rocade portuaire, une zone de 100m de large du bidonville de Calais était rasée et renommée "zone de sécurité".

Fin février, devait commencer une deuxième phase de destruction du bidonville. Les migrants devaient être dispersés dans une centaine de "centres d'accueil et d'orientation". Les
actes de solidarité furent nombreux.

Mais début mars, l'évacuation se fait dans la violence.

...en Turquie

Alep étant sous les bombes, l'ONU et l'UE somment la Turquie d'ouvrir ses frontières aux réfugiés
syriens. Cynique hypocrisie. Depuis des mois, les mesures visant à contenir les réfugiés loin de
l'Europe et à fermer la route des Balkans n'ont fait que s'accroître : l’UE a fait pression sur la Turquie
afin qu’elle boucle ses frontières terrestres avec la Syrie, pour que la circulation en Turquie des trois
millions de réfugiés syriens soit limitée, pour que les contrôles aux sorties terrestres de la Turquie vers la Grèce ou de la Bulgarie soient multipliés, et l'OTAN vient de renforcer les contrôles dans la mer Egée avec une mission de patrouille menée par trois navires militaires, et des des avions, et dirigés par l’Allemagne.

Bien entendu, le gouvernement français est en parfait accord avec cette politique, comme vient de le rappeler Valls ce 13 février, lors du sommet sur la sécurité à Munich : "L'Europe ne peut pas accueillir davantage de réfugiés".

vendredi 4 mars 2016

Égypte, une répression de plus en plus féroce
vendredi 4 mars 2016

D'août à novembre 2015, plus de 300 disparitions non élucidées ont été dénombrées en Egypte.
Les personnes réapparaissent parfois après avoir été torturées, mortes ou vivantes, mais alors sommées de ne rien raconter.

Le 25 janvier, Giulio Regeni, un étudiant italien qui préparait une thèse à Cambridge sur les syndicats indépendants en Egypte disparaissait. Son corps était retrouvé quelques jours plus tard, torturé à mort.
C'est la première fois qu'un étranger est visé. La police politique de Sissi, la Sécurité nationale est
pointée du doigt.

A l'augmentation du nombre de disparitions ces derniers mois s'ajoutent de multiples autres formes
de répression, envers les militants, envers les intellectuels (condamnation de l'écrivain Ahmed
Naji). Derrière les accusations "d'atteinte à l'islam", c'est l'ensemble de la petite bourgeoisie et du
prolétariat égyptien, qui aspirent aux libertés démocratiques, qui sont visés.

jeudi 3 mars 2016

TUPAMAROS
jeudi 3 mars 2016

Uruguay, élections de 1962 : le PC uruguayen s'allie aux dissidents du Parti colorado (un parti bourgeois lié à la bourgeoisie commerciale), et le PS s'allie aux dissidents du Parti blanco (un parti bourgeois lié aux propriétaires terriens).

Suite à l'échec électoral de ces alliances, et dans un contexte de ralentissement économique, naît le
Mouvement de Libération Nationale des Tupamaros (MLN-T). Il se forme autour du mouvement d'ouvriers agricoles, de dissidents du PS et du PC, d'anarchistes, de maoïstes, de chrétiens et de membres « progressistes » du Parti blanco.

Ce mouvement, au programme vague, s'organise autour de la lutte armée pour la libération nationale (inspirée de la guerilla qui a précédé la révolution cubaine).

En 1973, alors qu'un coup d'état est en gestation, les Tupamaros négocient avec l'armée, espérant
en détacher des secteurs dits « progressistes ».

Le coup d'état aura lieu, et la répression sera féroce. L'orientation des Tupamaros (appuyée par
celle du Frente Amplio, formé en 1971, qui regroupe le PC, le PS et des groupes bourgeois),
montre que les groupes de guerilla ne peuvent se substituer au prolétariat, et contribuent, en se
coupant des masses, à désarmer le mouvement ouvrier à la veille d'un coup d'état.

mercredi 2 mars 2016

Grèce, un an de gouvernement Syriza-AN.EL
mercredi 2 mars 2016

Janvier 2015 : Le parti Syriza arrive en tête aux élections legislatives. Il lui manque deux sièges pour
obtenir la majorité absolue. Syriza peut alors soit faire une coalition avec un autre parti, soit gouverner seul, par vote dit de "tolérance" (s'il s'engage sur des mesures précises et obtient les deux voix manquantes).

Tsipras, à la tête de Syriza, choisit alors de s'allier avec un parti bourgeois nationaliste, ultra-réactionnaire : l'AN.EL. Le dirigent de ce parti, connu pour ses propos
xénophobes, obtient ainsi le ministère de la défense. Et lors de l'élection du président, Tsipras choisit non pas un proche de Syriza, mais un membre du plus gros parti bourgeois grec, Nouvelle Démocratie. Deux gages de poids sont ainsi donnés à la bourgeoisie grecque.

L'accord du 20 février 2015 : le 4 février, la Banque Centrale Européenne (BCE) ferme un des canaux finançant les banques grecques ; s'en suivent de multiples rencontres à Bruxelle.
Tsipras signe le 20 février un accord dans lequel il
renonce, au moins partiellement, à nombre de promesses du programme de Syriza : la hausse du salaire minimum est reportée, et soumise notamment au contrôle des institutions
européennes et internationales, il est mis fin aux promesses d'annuler les privatisations, et de nouvelles privatisations sont envisagées...

L'enlisement : le gouvernement grec continue à payer ses dettes, au FMI notamment, malgré des
désapprobations de la rue. Mais pour la première fois, le 4 juin, il ne peut payer une traite au FMI. Il promet de la payer à la fin du mois. Le contenu d'un nouvel accord est révélé dans la presse et suscite un tollé, tant les conditions sont inacceptables pour les Grecs.

Juillet, un référendum plébiscitaire :
Tsipras annonce un référendum pour le 5 juillet : OUI ou NON aux exigences des "institutions" financières ? Le NON l'emporte. Mais une semaine plus tard, le parlement grec approuve un plan d'austérité et de contrôle de la politique du gouvernement par les créanciers de la dettegrecque (appelé troisième memorandum).
Malgré le NON, Tsipras a capitulé. Le référendum a simplement servi à plébisciter sa
politique. Au sein de Syriza, la crise est ouverte ; des députés de Syriza ont refusé de voter le Memorandum, Tsipras doit convoquer de nouvelles élections législatives anticipées.

Septembre 2015 : Syriza arrive à nouveau en tête aux élections législatives. L'Unité Populaire, qui vient d'être créée par scission de Syriza et a mené campagne au nom du NON du référendum, obtient moins de 3% des voix. Le nouveau gouvernement Syriza-AN.EL met en place de nouvelles mesures contre les travailleurs.

Mobilisations : en novembre une grève générale d'un jour... soutenue par Syriza n'empêche pas le train des mesures de continuer. Fin janvier-début février 2016, de nouvelles mobilisations ont lieu, contre notamment une réforme des retraites.