mercredi 31 août 2016

Réforme du droit des étrangers
mercredi 31 août 2016

Avant le 7 mars 2016, il y avait deux types de cartes : le titre de séjour d'un an et la carte de résident de dix ans. Dorénavant il y aura une troisième carte : la « carte pluriannuelle ». Un progrès ? Pas vraiment car avec cette carte, le migrant sera aussi précaire qu'avec un titre de séjour annuel.

Par contre, depuis le 7 mars, date à laquelle le droit des étrangers a été modifié par une nouvelle loi, les conditions d'accueil des migrants se sont dégradées : contrôle possible de toutes leurs données personnelles (compte bancaire, notes à l'école... ), création d'une Interdiction de retour sur le territoire français (IRTF) qui pourra s'additionner à l'OQTF et sera inscrite dans un fichier européen (le SIS), développement de l'assignation à résidence, création d'une OQTF pour les personnes entrées illégalement sur le territoire, parcours d'intégration à valider... Une réforme qui criminalise toujours plus cet « ennemi de l'extérieur » afin de mieux diviser les travailleurs entre eux.

jeudi 25 août 2016

Palme d'or pour « Moi, Daniel Blake » de Ken Loach
jeudi 25 août 2016

Quelques mots de Ken Loach recevant à Cannes le prix :
« Recevoir la Palme, c’est quelque chose d'un peu curieux car il faut se rappeler que les personnages qui ont inspiré ce film sont les pauvres de la cinquième puissance mondiale qu’est l’Angleterre. »

« Le cinéma est porteur de nombreuses traditions, l'une d'entre elles est de présenter un cinéma de protestation, un cinéma qui met en avant le peuple contre les puissants, j'espère que cette tradition se maintiendra.

Nous approchons de périodes de désespoir, dont l'extrême-droite peut profiter. Certains d'entre nous sont assez âgés pour se rappeler de ce que ça a pu donner. Donc nous devons dire qu'autre chose est possible. Un autre monde est possible et nécessaire. »

vendredi 19 août 2016

2015 : changement de stratégie du gouvernement français en Syrie
vendredi 19 août 2016

25 août 2015 : Hollande déclarait que Assad devait dorénavant être « neutralisé », actant ainsi un tournant dans la ligne politique française concernant la Syrie. Avant, Assad devait partir, dorénavant, il peut rester encore un peu.

La cause de ce tournant ? La montée en puissance de Daesh, et l’alignement du gouvernement français sur la politique des États-Unis, qui ont également changé de stratégie militaire : en août 2013, ils refusaient d'intervenir directement en Syrie alors que Assad venait de franchir la ligne rouge fixée par les USA en utilisant massivement l'arme chimique (plus de 1000 morts en une nuit) mais en septembre 2014, Obama décidait d'intervenir directement en Syrie, pour combattre Daesh. Une façon de légitimer le régime de Assad, qui s'en est félicité. La coalition internationale contre Daesh, Assad contre les révolutionnaires : voilà une belle répartition des tâches.

Les interventions en septembre 2015 de la France et de la Russie ont permis d'accentuer les collaborations. La France intervient militairement en Syrie contre Daesh pour ne pas rester hors du jeu de la politique impérialiste en Syrie, mais également pour des raisons internes : afin de pouvoir répliquer rapidement si des attentats avaient lieu. La Russie quant à elle intervient avant tout pour sauver Assad, et concentre ses bombardement sur les civils. A la suite des attentats du 13 novembre,  Hollande intensifie les frappes françaises et accroît la collaboration avec Poutine. Fabius envisage une coopération avec l'armée syrienne (à condition qu'Assad ne soit pas à sa tête …). Et son successeur, Ayrault explique cyniquement en avril 2016 qu'Assad pourrait rester jusqu'à la fin d'une « période de transition ». En total accord avec les autres « grands » de ce monde, tous pieds et mains liés contre le peuple syrien.

samedi 13 août 2016

Les réfugiés, l'Union Européenne et la Turquie
samedi 13 août 2016

Le 18 mars, l'UE et la Turquie signaient un accord sous-traitant la répression des migrants à la Turquie. Pour les migrants, s'ils ont transité par la Turquie, ils seront renvoyés chez eux dès qu'ils auront mis le pied sur le sol grec. 
Si le migrant est syrien, même chose. Mais en échange, un autre Syrien, resté en Turquie sera sélectionné pour pouvoir être accueilli en Europe (dans la limite de 72000 !). 
Adieu le droit d'asile, et un tri toujours plus fort entre « bons »  et « mauvais » migrants. De cet accord, la Turquie tire quelques avantages : quelques milliards, la forte  possibilité pour les Turcs de circuler sans visa dans l'espace Schengen, et surtout une indéniable légitimité à la politique de répression du régime d'Erdogan qui massacres les kurdes, bâillonne la presse et les opposants, renvoie les Syriens en Syrie...