mercredi 3 juin 2015

Chili : regain des mouvements sociaux
mercredi 3 juin 2015

En mars 1990, Pinochet quitta le pouvoir après 17 ans de dictature (1973-1990). Mais la constitution qu'il avait mis en place fut simplement modifiée, préservant l'appareil militaire (Pinochet demeure commandant en chef des forces militaires jusqu’en 1998), et l’essentiel des mesures imposées durant la dictature : destruction des acquis sociaux, des droits ouvriers, privatisations massives (des
universités notamment).

Le pays fut alors gouverné pendant 20 ans (1990-2010) par une alliance (la "Concertation") entre le PS et des forces bourgeoises telle la Démocratie chrétienne, avec, de 2006-2010, le premier gouvernement de Michelle
Bachelet. Après 4 ans sous Pinera, soutenu pas une coalition de partis bourgeois, Bachelet est réélue en décembre 2013. La coalition qui la soutient intègre cette fois-ci le PC.

C'est en 2001 que surgit le premier mouvement lycéen suivi, en 2006, par une puissante mobilisation ("la révolution des pingouins", du nom de l'uniforme des
lycéens).

En 2011, c'est le tour des universités avec, en toile de fond, de nombreuses mobilisations locales de travailleurs. Après des décennies de léthargie, cette année marque une étape clef dans le réveil des mouvements sociaux au
Chili.

En 2013-2014, les grèves portuaires arrivent à arracher certains droits, comme le financement de la pause de midi, ou la possibilité d'unifier en un seul syndicat les travailleurs permanents et temporaires.

En 2014 s'engage une nouvelle mobilisation à l'Université, pour la gratuité et la qualité des études.

Au printemps 2015, des manifestations resurgissent, contre une réforme de l'éducation qui ne répond pas à leurs attentes. Le 10 juin, le mouvement des étudiants et des lycéens converge avec celui des enseignants du secondaire public, touchés par une réforme de leur statut et des conditions de travail. Alors que le 6 mai, face à la crise, un nouveau gouvernement avait dû être formé, ce
26 juin, le ministre de l'enseignement a été démis de ses fonctions. Si rien n'est réglé et que les revendications demeurent, cette bataille s'inscrit dans une nouvelle étape de la lutte des classes, au Chili.



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