samedi 18 juin 2016

Un puissant mouvement spontané, mais entravé
samedi 18 juin 2016

Le 17 février,  la « fuite » du projet de loi Travail montre que les fondements du Code du travail sont menacés. Les réactions se multiplient. Les dirigeants syndicaux s’indignent… mais ils connaissaient depuis des mois ce projet car ils avaient participé aux discussions préparatoires (et quasi tous signé une position de soutien à l'un des aspects majeurs de ce projet, le CPA).

Surgit une puissante mobilisation spontanée, qui s'exprime par une pétition lancée le 19 février, et dans les syndicats. Mais les directions nationales freinent toute réaction, n’exigeant pas le retrait du projet. 

Le 25 février, le dialogue reprend entre gouvernement et syndicats. Le même jour, une vingtaine d’organisations de jeunes appellent au « retrait complet du projet de loi » , et « à une première journée d’actions le 9 mars ». 

Les dirigeants syndicaux se rallient à cet appel et demandent désormais le « retrait » du projet.  Le 9 mars, il y a des centaines de milliers de manifestants, davantage encore le 31 mars. Durant quatre mois, la mobilisation se poursuit, mais enserrée dans le cadre des journées d’action. Les obstacles sont nombreux : répression policière, manœuvres du gouvernement, poursuite du dialogue social par les directions syndicales (comme dans la fonction publique, sur le CPA)...

Ce que refusent ces directions, c’est d’isoler le gouvernement en boycottant toutes les concertations en cours ; c’est que lui soit infligée une défaite majeure.
À partir du 1er  mai, les dirigeants ont cessé de revendiquer le « retrait » du projet de loi. Et Philippe Martinez propose de « s’appuyer »… « sur des éléments qui existent dans la loi… par exemple (…) le CPA ». Alors que grèves et blocages ont rebondi en mai-juin, une impérieuse exigence demeure: assez de dialogue social ! Boycott de toutes les concertations !

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