mercredi 2 mars 2016

Grèce, un an de gouvernement Syriza-AN.EL
mercredi 2 mars 2016

Janvier 2015 : Le parti Syriza arrive en tête aux élections legislatives. Il lui manque deux sièges pour
obtenir la majorité absolue. Syriza peut alors soit faire une coalition avec un autre parti, soit gouverner seul, par vote dit de "tolérance" (s'il s'engage sur des mesures précises et obtient les deux voix manquantes).

Tsipras, à la tête de Syriza, choisit alors de s'allier avec un parti bourgeois nationaliste, ultra-réactionnaire : l'AN.EL. Le dirigent de ce parti, connu pour ses propos
xénophobes, obtient ainsi le ministère de la défense. Et lors de l'élection du président, Tsipras choisit non pas un proche de Syriza, mais un membre du plus gros parti bourgeois grec, Nouvelle Démocratie. Deux gages de poids sont ainsi donnés à la bourgeoisie grecque.

L'accord du 20 février 2015 : le 4 février, la Banque Centrale Européenne (BCE) ferme un des canaux finançant les banques grecques ; s'en suivent de multiples rencontres à Bruxelle.
Tsipras signe le 20 février un accord dans lequel il
renonce, au moins partiellement, à nombre de promesses du programme de Syriza : la hausse du salaire minimum est reportée, et soumise notamment au contrôle des institutions
européennes et internationales, il est mis fin aux promesses d'annuler les privatisations, et de nouvelles privatisations sont envisagées...

L'enlisement : le gouvernement grec continue à payer ses dettes, au FMI notamment, malgré des
désapprobations de la rue. Mais pour la première fois, le 4 juin, il ne peut payer une traite au FMI. Il promet de la payer à la fin du mois. Le contenu d'un nouvel accord est révélé dans la presse et suscite un tollé, tant les conditions sont inacceptables pour les Grecs.

Juillet, un référendum plébiscitaire :
Tsipras annonce un référendum pour le 5 juillet : OUI ou NON aux exigences des "institutions" financières ? Le NON l'emporte. Mais une semaine plus tard, le parlement grec approuve un plan d'austérité et de contrôle de la politique du gouvernement par les créanciers de la dettegrecque (appelé troisième memorandum).
Malgré le NON, Tsipras a capitulé. Le référendum a simplement servi à plébisciter sa
politique. Au sein de Syriza, la crise est ouverte ; des députés de Syriza ont refusé de voter le Memorandum, Tsipras doit convoquer de nouvelles élections législatives anticipées.

Septembre 2015 : Syriza arrive à nouveau en tête aux élections législatives. L'Unité Populaire, qui vient d'être créée par scission de Syriza et a mené campagne au nom du NON du référendum, obtient moins de 3% des voix. Le nouveau gouvernement Syriza-AN.EL met en place de nouvelles mesures contre les travailleurs.

Mobilisations : en novembre une grève générale d'un jour... soutenue par Syriza n'empêche pas le train des mesures de continuer. Fin janvier-début février 2016, de nouvelles mobilisations ont lieu, contre notamment une réforme des retraites.

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